Voici un colocasia rustique, très rustique même, une vraie valeur sûre pour le jardin. Il s’agit du colocasia « Pink China ». Ce colocasia est cultivé ici depuis une quinzaine d’années et il ne pose aucun problème de culture. Même avec un paillage hivernal modeste, il rejaillit tous les printemps.

Il s’agit d’un cultivar du Colocasia esculenta, ce colocasia au gros tubercule comestible qu’on appelle le taro. Ce tubercule alimentaire est la base de l’alimentation dans de nombreux pays de la région indo-pacifique. Ici, même si les tubercules sont probablement comestibles, il est rare qu’il fasse un tubercule suffisamment gros. A vrai dire, nous le cultivons comme une plante ornementale et n’avons jamais essayé de le manger ! En tant que plante ornementale, il est superbe et c’est toujours très étonnant de le voir se faufiler un peu partout dans le jardin, comme une mauvaise herbe. Il n’est pas envahissant pour autant, un coup de binette et hop, il problème est réglé. Il faut dire que chaque tubercule fait rapidement de très nombreux rhizomes qui propagent la plante, pourvu que les conditions soient réunies.

Comment le cultiver

Ce colocasia rustique aime les terres riches, bien nourries en compost et/ou en fumier de cheval, corne broyée, etc. Il apprécie aussi les bons paillages épais qui gardent l’humidité à son pied. Concernant l’exposition, la mi-ombre lui convient bien. En plein soleil aux heures les plus chaudes de la journée, les feuilles peuvent griller, à moins de lui procurer de très copieux arrosages ou de le cultiver dans l’eau. D’ailleurs, même dans l’eau, sur les berges d’un bassin, il pousse très bien et devient particulièrement volumineux. Ici, dans notre bonne terre de jardin enrichie tous les ans, les feuilles atteignent aussi une bonne taille en fin de saison. Avec lui, c’est le dépaysement garanti ! A noter quand même : il se comporte bien à mi-ombre, même par temps de sécheresse et de canicule. Si on l’arrose peu, il reste petit. S’il a beaucoup d’eau, il devient énorme.

L’hiver, un paillage même modeste lui suffit. Mais attention, les hivers sont assez doux ces dernières années. Mais comme j’en ai un peu partout, pas évident de tout pailler abondamment donc je garantie les souches les plus anciennes et les plus plantureuses par un épais paillage, au cas où.

Comportement à l’humidité

C’est là ce qui le différencie de nombreux colocasias que j’ai testés : l’humidité hivernale associée au froid n’est pas un problème pour lui. C’est pour ça qu’un simple paillage lui suffit. Pour d’autres colocasias réputés bien rustiques, si on ne rajoute pas une bâche hermétique, ils pourrissent ! Je reste très surpris de sa résilience.

Comment l’utiliser ?

Il est parfait en bordure de massif. En effet, il atteint un bon mètre de hauteur, parfois un peu plus mais pas beaucoup plus. Ce n’est pas le colocasia rustique le plus grand, en pleine terre en tout cas. Il faudra donc éviter de le mettre en fond de massif. Il accompagne très bien les bananiers dont les feuilles lui procurent une ombre bienfaisante. On peut aussi l’utiliser devant des hédychiums ou des grands cannas. Ces derniers vont lui procurer une ombre qu’il appréciera. Il poussera aussi très bien sous un tétrapanax. Gardez juste à l’esprit ceci : en pleine terre pas de soleil brûlant, mais une situation bien lumineuse quand même. Il supportera le plein cagnard seulement si vous le cultiver comme une plante aquatique. C’est l’autre possibilité pour son utilisation : dans une mare. On pourra aussi le cultiver en pot. Pour cela, voici les explications en vidéo : https://www.facebook.com/silencecapoussef5/videos/colocasia-pink-china/1282132033512271/

Voilà, si vous chercher un colocasia solide c’est lui qu’il vous faut ! En un mot : un bon colocasia rustique pour nos jardins de demain, avec un potentiel alimentaire qui reste à investiguer et confirmer.